La Côte d’Ivoire a connu une vague de footballeurs talentueux : Laurent Pokou,Youssouf Fofana, Abdoulaye Traoré dit Ben Badi, Sékou Bamba ou encore Serge Maguy.
Mais jamais le pays n’avait enregistré une « armée de talents » dans la même période, comme ce fut le cas avec les académiciens sortis tout droit de l’Académie JMG. Plusieurs années sont passées et de l’eau a coulé sous le pont depuis lors. Que deviennent les « académiciens » ?
Les génies venus de la Côte d’Ivoire ont pris des trajectoires différentes, alliant bonne et mauvaise fortune
La Côte d’Ivoire assiste dès le début des années 90, à la création de l’Académie JMG MimoSifcom : fruit de la collaboration entre Jean-Marc Guillou et Me Roger Ouégnin, le Président de l’ASEC Mimosas.
Objectif : former l’élite « footballistique » de demain censée assurer la relève au plan national (aussi bien en club qu’en sélection nationale). De nombreux gamins sont recrutés pour démarrer l’aventure.
Un après-midi de février 1999, les « enfants » sont jetés dans le bain en Supercouped’Afrique face à l’Espérance Sportive de Tunis, un dinosaure du football sur le continent. Les académiciens dont l’âge varie entre 17 et 18 ans, offrent un récital au public qui reste sans voix devant la qualité des prestations des génies deSol béni (le nom de leur centre d’entraînement). L’ogre tunisien est battu sur le score de 3 buts à 1. C’est le début d’une grande aventure pour ces gamins qui ont tapé dans l’oeil des spécialistes du ballon rond, avec un jeu chatoyant et efficace digne du Barça des grands soirs.
La Côte d’Ivoire voit dès août 2000, Aruna Dindane (Anderlecht) et Didier Zokora dit Maestro (Genk) s’envoler pour l’Europe. Puis, comme une marée humaine, les autres ont suivi : Kolo Touré à Arsenal, etc…
A l’heure du bilan, il convient de retenir que l’objectif a été largement atteint, au delà-même des espérances.Yaya Touré (le frère cadet de Kolo Touré) est quadruple Ballon d’or africain (2011, 2012, 2013, 2014) et poursuit sa carrière du côté de Manchester City après avoir connu le succès avec le FC Barcelone.
Quelques uns d’entre eux, promis à un avenir prometteur, au vu de leur talent, ont déçus, à l’instar de Zézé Venance dit Zézéto et deDjiré Abdoulaye dit Junior (le capitaine), Koutouan Nantcho Antonin dit Tony ou encore Joss (la tour de contrôle de cette formation) qui aurait pu prétendre à un poste de meneur de jeu dans n’importe quel grand club du monde, tant il était pétri de talent.
La Côte d’Ivoire profite de l’éclosion des génies de Sol béni qui composent depuis environ une décennie, au moins 80% de la sélection nationale, avec au passage un titre de Champion d’Afrique en 2015. Jean-Marc Guillou est rentré. La roue a tourné et certains ont eu plus de chance que d’autres. Mais les « académiciens » auront tous marqué à jamais l’esprit des férus du beau football.
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