Hamari Traoré au sommet de sa forme depuis son retour de la CAN, Benjamin Bourigeaud égal à lui même, généreux et décisif. Le couloir droit du Stade Rennais a une nouvelle fois brillé dimanche contre Angers (2-0). Bruno Genesio, qui n’aime pas ressortir un joueur, n’a pas manqué de le mentionner à l’issue de la victoire. « Notre côté droit a été très performant. »
Le milieu de terrain, Benjamin Bourigeaud a inscrit le premier but suite à une reprise de volée taupée, Hamary n’a eu de cesse de se projeter pour amener le danger, comme sur cette balle en profondeur pour Guirassy, en début de match. Les deux s’entendent, en outre, à merveille, combinant, coulissant, dédoublant. Un calvaire pour les défenseurs.
L’entente entre les deux cadres, seuls rescapés de la victoire en Coupe de France, ne date pas de dimanche. Depuis le début de la saison, ce couloir droit est une rampe de lancement des attaques rennaises. Traoré, qui à ce niveau est sans doute le meilleur latéral droit de Ligue 1, a cette faculté d’adaptation avec les ailiers qu’il a devant lui, quels que soient leurs profils.
Mais ensemble, les deux complices atteignent, en ce moment, une sorte de plénitude qui n’est pas étrangère à la bonne forme du Stade Rennais. Pas étrangère non plus à la solidité défensive de l’équipe « qui a su faire front, être bien organisée, rigoureuse comme il fallait l’être dans cette période un peu plus difficile en deuxième mi-temps », souligne encore Genesio.
Dans un entretien accordé à Ouest-France, le capitaine du Stade Rennais Hamari Traoré est revenu sur son amour du Mali, son pays pour lequel il donne tout.
Hamari Traoré, capitaine du Stade Rennais, a accordé un entretien à Ouest-France. Il nous raconte ce qu’il a ressenti lorsqu’il a reçu le drapeau du Mali, au palais présidentiel, avant la Coupe d’Afrique des nations.
Question piège. Qu’est-ce qui est le plus important entre : capitaine du Stade Rennais et capitaine du Mali ?
Oh… Les deux (rires) !
Être capitaine de la sélection, cela doit être quelque chose de plus fort, non ? D’avoir reçu le drapeau au palais présidentiel avec la CAN…
Sincèrement, c’est incomparable. Vous parlez de la nation. Surtout moi, quand on me parle du Mali, je ne suis plus la même personne. Le Mali, c’est tout pour moi, c’est mon pays, j’ai tout appris là-bas. Donc avoir le drapeau national, donné des mains du président, c’est une fierté que je ne peux pas décrire. C’était incroyable. Avoir cette responsabilité du drapeau, d’amener mes partenaires à la Coupe d’Afrique, c’est énorme. Avoir cette responsabilité au Stade Rennais, c’est énorme aussi, mais ce sont deux choses différentes et très importantes.
Quelles sont les différences entre les deux brassards ?
Avec la sélection, il y a beaucoup de choses à faire. Il faut s’occuper des primes, parler avec les dirigeants, de plein de détails… Ici à Rennes, tout est carré. On cale les choses en début de saison. Avec la sélection, il y a quelque chose de nouveau à chaque rassemblement, on est un groupe de quatre qui doit aller voir le président de la Fédération, le ministre… Ça fait partie du pays et participe du fait que c’est excitant d’être en sélection.
Cela doit être un crève-cœur pour vous, d’être si loin du Mali en permanence.
Je suis parti jeune de mon pays, à 19 ans. Loin de ma famille. Les premières années, c’était compliqué au Paris FC. Mais je me suis adapté, je sais que je suis venu pour être professionnel. Dès que je peux, je rentre chez moi pour voir mes parents, mes amis d’enfance, mes racines. Ça me fait du bien. Je suis toujours en contact avec le Mali. Quand je suis en Europe, je défends les couleurs du Mali, l’honneur de ma famille. Et les couleurs du Stade Rennais évidemment. Il faut que je sois tout le temps exemplaire, dans tout ce que je fais. Je ne suis pas parfait, mais j’essaie d’être exemplaire dans tout ce que je fais.