Le onze de légende d’Angers

Fondé en 1919, l’Angers Sporting Club de l’Ouest fête cette année son centenaire, célébré ce mercredi par un match de gala face à Arsenal. Pour l’occasion, FF vous dresse le onze de ceux qui ont écrit la légende du SCO.

René Gallina

Qui de mieux pour inaugurer cette composition que le « roi René« , dernier rempart des cages scoïstes de 1965 à 1973 ? Durant cette période, René Gallina a revêtu 268 fois son maillot noir, glanant au passage un titre de champion de D2. Passionné du ballon rond, il ne s’est pas contenté d’être l’un des gardiens les plus doués de sa génération. Contre l’AS Cannes en 1969, face à la pénurie d’avant-centre, son entraîneur Louis Hon le place à la pointe de l’attaque ! Résultat : Gallina inscrit d’une jolie reprise de volée son unique but en professionnel. Ce fervent admirateur de Lev Yachine, décédé en 2014, laisse le souvenir impérissable d’un portier sérieux et d’un garçon particulièrement attachant.

Patrick Brulez

Au début des années 1970, il était monnaie courante de quitter son club juste après signature. Non, Patrick Brulez n’était pas un de ces mercenaires, bien au contraire. Simplement, le coutumier service militaire a retardé d’un an son aventure angevine. Passé professionnel à son retour, le défenseur sera des belles saisons de Division 1 du SCO, et même de la courte épopée européenne face au Dynamo Berlin en 1972. Loyal en dépit des performances sportives inconstantes, Brulez restera lors des relégations. Titulaire indiscutable, il a laissé une empreinte indélébile jusqu’en 1980 et son départ vers le Tours FC.

Jules Sbroglia

En 1959, FF lui remettait l’Etoile d’Or récompensant le meilleur footballeur professionnel de Division 1. C’est dire l’impact de Jules Sbroglia, arrivé sept ans plus tôt sur les bords de la Maine. Footballeur emblématique de l’histoire du club, le valeureux capitaine y avait atteint la finale de la Coupe de France en 1957, perdue 6-3 face à Toulouse au Stade Yves-du-Manoir de Colombes. Relativement petit pour un défenseur central (1,72 m), Sbroglia a aussi entraîné plus de vingt ans près de ses terres natales, en Auvergne. Véritable mordu de football, il a assurément une belle page à son nom dans le livre d’or du SCO d’Angers.

Pierre Bourdel

Il est tout bonnement l’élément le plus capé de cette escouade angevine, qui plus est à une époque fastueuse. Douze saisons et 477 matches au compteur, Pierre Bourdel a tout connu à Angers. A même d’évoluer au milieu du terrain ou sur l’ensemble des postes défensifs, c’est en tant qu’arrière droit qu’il a imprimé véritablement sa patte dans l’Angers des années 1970. Lui aussi champion de D2 en 1969, il a été le patron de l’arrière-garde grâce à sa robustesse et sa combativité. Plus défenseur à l’ancienne que latéral façon années 2000, celui qui est aujourd’hui âgé de 79 ans a marqué douze buts sous le maillot Blanc et Noir.

Romain Thomas

De ce onze, il est le seul encore en activité, qui plus est toujours à Angers. Débarqué de Carquefou en 2013, celui qui n’est à ce moment qu’un amateur va grandir au SCO, se retrouvant projeté en Ligue 1 trois saisons plus tard. Capitaine discret, son duo avec Ismaël Traoré symbolise mieux que quiconque l’état d’esprit porté par Stéphane Moulin, basé sur la solidité et les efforts collectifs. Prolongé jusqu’en 2022, le géant gaucher (1,93 m) n’imagine pas pour l’heure quitter une histoire dont les plus belles lignes restent encore à écrire.

Jean-Marc Guillou

Nommé joueur du siècle en 2009, Jean-Marc Guillou fut la coqueluche des supporters angevins des années 1960 et 1970, qui se remémorent encore aujourd’hui ses prouesses techniques. A une époque où seule cette équipe d’Angers semblait en mesure de faire pâlir l’iconique jeu à la nantaise, le maître à penser régalait chaque semaine par son esthétisme hors du lot. Dribbleur, passeur, buteur, Jean-Marc Guillou avait une âme d’artiste, dont la beauté du jeu importait plus que l’efficacité et la constance. Convoité par le grand Real Madrid, l’unique regret du natif de Bouaye est de n’avoir pu passer de l’autre côté des Pyrénées, la mairie d’Angers ayant bloqué le transfert. Il ne rencontrera pas la même gloire en équipe de France, malgré dix-neuf honorables sélections.

Albert Poli

Après Jean-Marc Guillou, rien de plus naturel que d’évoquer son pendant, le Franco-Italien Albert Poli. Aux qualités techniques de Guillou se greffent la puissance de frappe et la vision du jeu de Poli, qui est resté également neuf saisons dans le Maine-et-Loire. Pendant tout ce temps, les deux ont été bien plus que des coéquipiers, véritables amis en dehors du terrain et surnommés les « frères jumeaux ». Lui aussi quittera le club après sa descente et rejoindra le Paris Saint-Germain, où il ne restera qu’une saison. Outre ses qualités de footballeur, sa gentillesse et son sourire ont marqué l’Anjou.

Christophe Lagrange

Toutes compétitions confondues, il est le meilleur buteur de l’histoire du SCO d’Angers, avec 125 réalisations au total. Passé par Sedan et Lens, Christophe Lagrange s’est imposé comme l’artificier du club sept ans durant. En D2 comme en D1, il a enfilé les buts comme des perles, et son duo avec Cédric Daury a fait la pluie et le beau temps de l’Angers du début des années 1990. Déçu du manque de reconnaissance de son club, il quittera le navire pour rejoindre Le Havre en 1994, en même temps et au même endroit que son compère d’attaque. Depuis, personne n’a pu dépasser son prestigieux record de buts.

Raymond Kopa

Il n’est resté que deux saisons chez les Blanc et Noir, pourtant Raymond Kopa a eu droit à un stade à son nom, signe évident de la marque laissée par cet authentique monument. C’est là qu’il a découvert le football professionnel et répété ses premières gammes. Là aussi que Kopazeswski, d’origine polonaise, est devenu Kopa. Après tout, «cela sonne bien et se retient mieux», dixit son entraîneur d’alors, Camille Cottin. A Angers, le futur « Napoléon du football » a passé deux saisons dans l’antichambre de l’élite et planté ses quatorze premiers pions. Il ne deviendra légende qu’après son départ du SCO, d’abord avec Reims puis au Real Madrid.

Marc Berdoll

Phénomène de précocité, Marc Berdoll s’est révélé ses vingt ans à peine passés. Lors de la saison 1973-1974, il a accroché la deuxième place du classement des buteurs de D1, une seule banderille derrière l’inévitable Carlos Bianchi. Cette année-là, le Trélazéen est même devenu le plus jeune joueur à marquer un quadruplé en Championnat, tout juste dépassé le 8 octobre 2018 par un certain… Kylian Mbappé. Avec plus de quatre-vingt-dix buts sous la tunique angevine, le virevoltant numéro 9 a vu les médias s’enflammer, dont France Football : «Toutes proportions gardées, il y a du Cruyff en Berdoll». Populaire auprès du grand public, il a participé avec l’équipe de France à la Coupe du monde 1978 en Argentine.

Entraîneur : Stéphane Moulin

En football, la fidélité est chose rare, et Stéphane Moulin un atypique. Entraîneur le plus longtemps en place parmi les cinq grands Championnats européens, il devance d’ailleurs un autre bourreau de travail, le coach de l’Atlético Diego Simeone. C’est à Angers que l’ancien meneur de jeu viendra parfaire une formation de technicien initiée à Châtellerault. D’abord à la tête de l’équipe réserve, puis chez les A après le départ de Jean-Louis Garcia en 2011. Rigoureux et méthodique, le coach Moulin a fait renouer Angers avec la Ligue 1, vingt et un ans après la fin de l’idylle. La célèbre dalle angevine qu’il incarne si bien se retrouve même sur le podium de l’élite lors de la première trêve hivernale, juste derrière le puissant PSG. Si l’euphorie est depuis retombée, le technicien est toujours parvenu à maintenir le 18e budget de l’élite.

source www.francefootball.fr

JEAN-MARC GUILLOU DANS LE ONZE DE LÉGENDE DU SCO D’ANGERS