Depuis 2005, l’UEFA a adopté la règle des «Joueurs formés localement». Cette règle a été mise en pratique de la manière suivante :

  • Saison 2006/07 Minimum de 4 joueurs «formés localement» sur les 25 possibles
  • Saison 2007/08 Minimum de 6 joueurs «formés localement» sur les 25 possibles
  • Saison 2008/09 Minimum de 8 joueurs «formés localement» sur les 25 possibles

Que doit-on entendre par «formés localement» :

“Les Joueurs Formés Localement” sont définis par l’UEFA comme des joueurs qui, indépendamment de leur nationalité, ont été formés par leur club ou par un autre club de la même Association Nationale, pendant au moins trois ans, entre l’âge de 15 à 21 ans. La moitié des joueurs formés localement doivent avoir été formés au club lui-même, les autres peuvent venir de clubs de la même Association Nationale. »

On se souvient que la commission européenne en 2008 avait considéré un peu à la légère que cette règle n’était pas incompatible avec le principe de la libre circulation des travailleurs en ce qu’elle poursuivait l’objectif de favoriser la formation des jeunes footballeurs européens (un habillage fallacieux de la part de l’UEFA pour faire passer une règle « injuste » avec l’habituel faux prétexte de favoriser la formation).

Lors de ce soutien à cette nouvelle règle, la commission avait cependant clairement laissé entendre qu’elle se donnerait dans quatre ans la possibilité d’en examiner les effets.

Toujours en 2008, suite à l’accord de la Commission Européenne, présidée par un certain SPIDLA Wladimir, nous avions fait un article sur ce site en dénonçant cette règle comme discriminatoire.
http://jmgfootball.com/fr/actualites/articles/1716-une-regle-injuste-chasse-l-autre
Donner un avantage à des joueurs non pas parce qu’ils sont jugés meilleurs mais parce qu’ils ont été formés ici plutôt qu’ailleurs est en effet par nature discriminatoire. De plus, cette règle qui prétendait rééquilibrer les forces entre les pays avait au contraire toutes les chances de faire l’inverse.  Il est en effet beaucoup plus intéressant pour un ressortissant Luxembourgeois ou Belge ou Suisse d’aller se former «localement» dans un ou deux pays des 5 grands pays européens du football que de rester chez eux où il n’y a pas ou peu de grands clubs. En définitive, une règle de plus en faveur des pays les plus nantis…

 

Bref, aujourd’hui, presque cinq ans après cette mauvaise décision une nouvelle étude de la commission conclut :

« * La règle des joueurs formés localement est restrictive des libertés ; (évident)

  • les effets bénéfiques de cette règle sont faibles ; (selon nous quasi inexistants, voire négatifs)
  • Il n’est pas démontré l’équilibre proportionné entre la nécessité de cette règle et l’atteinte portée à la libre circulation des travailleurs. (il est même certain que cette règle produise un déséquilibre entre les pays et n’ait aucune influence positive sur la formation).

Aussi, l’étude recommande la mise en place de mesures différentes en particulier qui n’auraient pas d’effets discriminatoires.»

En renvoyant à l’UEFA une copie hors sujet, la commission, ironie de la situation, juge quand même que cette institution est compétente pour explorer d’autres possibilités dans les trois ans à venir. Chercher l’erreur…

Il va de soi, que cette commission en demandant à l’institution déjugée de revoir sa copie, se trompe lourdement. La toute dernière trouvaille de lUEFA avec le FairPlay Financier qui est une véritable usine à Gaz, nous donne à penser que la créativité de nos édiles de l’UEFA ne soit pas susceptible de s’attaquer au véritable mal du football professionnel qui traine depuis des lustres et des lustres un système de transfert pervers pour l’économie de tous les clubs et totalement défavorable à la formation et plus généralement au football tout entier.

Pour revenir au «Fair Play Financier», c’est en fait la copie de la DNCG française en plus compliqué et en moins pragmatique. Quand on voit le résultat de l’application de la DNCG en France sur les déficits des clubs, on peut justement en conclure que le football dépense beaucoup d’argent pour s’empêcher de faire des déficits qu’il continue de faire chaque saison !!!

Dans leurs recherche et leur trouvailles, La FIFA et L’UEFA  suivent les mêmes chemins. L’une à repris à la France le système de l’indemnité de formation qui n’a jamais bien fonctionné en France et maintenant l’UEFA copie au niveau européen, la mise en place d’une DNCG française qui va coûter en experts comptables et autres avocats une fortune aux clubs alors que les déficits continueront ou seront cachés par des versements occultes.

Il est grand temps pour Michel Platini de revoir dans ces dossiers, celui qui traite d’un nouveau système des transferts que nous lui avons envoyé comme à beaucoup d’autres responsables qui a entre autres comme avantages évidents de :

  • Protéger et encourager la formation quelque soit le pays.
  • Ecarter les agents de joueurs des négociations de transferts.
  • Rendre transparents tous les transferts.
  • Permettre de régler en amont les problèmes de gestion des clubs.
  • Permettre plus rapidement la promotion des meilleurs joueurs vers le haut niveau.
  • Régler les rapports entre dirigeants et joueurs avec des règles simples et logiques.
  • Enrichir les clubs en constituant un réel actif joueur (en ne l’appréciant pas par l’employeur lui-même sauf s’il s’agit d’un achat).

Ce dossier peut être consulter sur ce site en faisant «JMG Football-JMG Evolution»

Cette évolution sera beaucoup plus efficace pour sortir les clubs de leur mauvaise passe. Ces derniers, en France, songent à prendre le même «mauvais» chemin pris par les clubs espagnols, portugais et d’Amérique du sud se livrant aux mains de certains fonds d’investissements pour se faire financer le coût des joueurs ceci en dépit de l’article 18Bis de la FIFA qui recommande bien par ailleurs que seuls les membres des clubs ont la décision concernant notamment les mutations des joueurs.

Depuis quelques années déjà, de nombreux clubs d’Amérique du sud, d’autres en Espagne et au Portugal se sont organisés de cette manière pour palier à leur problème de trésorerie et trouver une réponse plus adaptée aux transferts de leur joueurs en requérant au travers des tiers intéressés des arguments plus «frappants» pour réduire le risque de voir leurs joueurs arriver à être en fin de contrat.

Sans grande réforme sur ce point, on assistera à une perte de contrôle des clubs sur leurs joueurs, proportionnelle à leur endettement financier et ce au bénéfice d’organisations quasi mafieuses ou se mélangeront allègrement : agents de joueur, responsables de fonds d’investissement et responsables de sociétés de paris sportifs. Bonjour les magouilles.

C’est pourquoi, le football à grand besoin d’une forte évolution en matière de système de transferts. Des transferts qui doivent continuer d’exister, même si la FIF Pro (syndicat international des joueurs), souhaite, elle, codifier ces transferts et les plafonner aux montants du coût du nombre d’années restant à faire pour le joueur dans le club quitté au moment du transfert.

C’est plus simple que l’usine à gaz du «Fair Play Financier». Mais, à bien y regarder, c’est même simpliste. Une lubie qui est, en étant néfaste au football, par extension dangereuse pour les footballeurs que ce syndicat est supposé défendre.

À croire que dans sa course, le ballon fait tourner les têtes de ceux qui sont supposés savoir mettre le pied dessus…

JMG